Planter, ou replanter une haie bocagère nécessite peu de moyens. Pour une plantation réussie, il faut cependant connaitre les bons gestes : planter à la période adéquate de l’année, choisir des espèces locales adaptées au sol et à l’environnement.

La haie bocagère peut avoir comme support un talus, nécessitant pour sa création l’intervention d’engins de travaux. Des préconisations vous sont présentées ci-dessous.

La création de talus

Orienté dans le sens opposé à la pente, le talus va retenir la terre érodée de la parcelle et permettre à l’eau de s’infiltrer lentement dans le sol. Un talus suffisamment haut sert de clôture naturelle entre les parcelles.

La période optimale pour la création de talus se situe entre l’automne et le début du printemps, selon l’humidité du sol. En effet, un sol trop sec rendra le talus friable et peu tassé, tandis qu’un sol détrempé rendra un talus sur-tassé et défavorable au développement des racines.

Deux types de talus peuvent être réalisés: des talus hauts et des talus bas, aussi appelés billons. Les proportions sont :

Source: EPAGA

Les talus sont formés à la pelle mécanique. La terre est prélevée sur la parcelle, sur 5 à 10 cm de profondeur sur une bande de 10 à 15 m de large. La terre doit être soigneusement tassée à chaque couche ajoutée pour limiter l’infiltration de l’eau et l’action du gel, puis les flancs sont tranchés avec une pente de 45 %. L’ensemble du talus est aussitôt ensemencé manuellement afin d’empêcher l’implantation de plantes indésirables.

Talus nouvellement créé (source: EPAGA)

L’implantation de la haie bocagère

 

Quelles espèces planter? 

Les espèces d’arbres choisies doivent d’abord répondre à l’objectif de la haie : un brise-vent nécessite des arbres (essences de haut-jet) et des arbustes (essences de bourrage) de tailles variées pour couper le vent efficacement. Sur un talus antiérosif, des arbres gourmands en eau seront privilégiés comme des saules, des bouleaux ou des peupliers.

La plupart des résineux ne sont pas adaptés aux sols et aux climats de Bretagne, ils attraperont plus facilement des maladies que les feuillus. Il est essentiel d’utiliser des essences locales, bien adaptées à l’environnement dans lequel elles seront plantées. Le label “Végétal local” propose des essences qui supporteront mieux les modifications du climat liées au changement climatique.

 

Quelques exemples d’arbres et d’arbustes locaux pour la plantation de haies bocagères en Bretagne:

Source: EPAGA

Quelle que soit l’espèce choisie, les arbres doivent être plantés jeunes (quelques années) : plus l’arbre est jeune, plus il aura de chances de reprendre lors de la plantation.

Il faut toujours imaginer la séquence de plantation en fonction des arbres adultes : pour exemple, un érable mesurera autour de 10 mètres une fois adulte, tandis qu’un chêne peut atteindre les 30 m de haut. Il faut donc veiller à ne pas les planter trop près les uns des autres (minimum 1,5 m) ou à proximité immédiate d’un bâtiment.

 

Planter au bon moment

Un système racinaire bien développé est la condition essentielle pour une bonne croissance des arbres. C’est pour cela que les végétaux doivent être plantés quand ils sont « au repos », c’est-à-dire lorsque leur activité biologique est réduite. Cette phase de leur cycle annuel correspond à la période hivernale.

La période de plantation s’étale de la fin de l’automne (novembre) au début du printemps (fin-février). Cela permet d’éviter tout risque de redoux de température, les alternances douces et froides étant préjudiciables aux jeunes arbres.

Les étapes clés pour une plantation réussie

 

1. L’habillage des racines : Cette technique concerne les plants achetés en racines nues (pas de motte de terre autour des racines). Il s’agit de supprimer les radicelles sèches et de redonner de la vigueur au plant pour qu’il développe de nouvelles racines. Les racines secondaires sont raccourcies de quelques centimètres à l’aide d’un sécateur. La racine pivot ne doit absolument pas être coupée.

 

2. La préparation du sol : Le trou de plantation doit être assez profond pour que les racines restent droites. Des racines enroulées ou tassées en raison d’un trou de plantation trop petit ne pourront pas se développer.

 

3. Le pralinage : Le pralinage consiste à recouvrir les racines d’un mélange de 1/3 de terre, 1/3 d’excréments de bovin et 1/3 d’eau , afin de créer une gaine protectrice autours d’elles. Le pralinage se fait juste avant la plantation.

 

4. La plantation : Le plant est maintenu bien droit dans le trou qu’on remplit de terre. La terre doit être bien tassée (pour éviter l’apparition d’une cuvette par la suite) et doit arriver au niveau du collet de l’arbre, c’est-à-dire la limite entre le tronc et les racines.

 

5. La protection des plants : Des protections contre le gibier sont installées pour les arbres dits de haut-jet afin que les plants ne soient pas abimés par les chevreuils, les lapins… Les deux piquets sont en bois imputrescibles et la gaine en plastique doit être résistante.

Pour toute question relative au bocage, aux essences ou encore aux séquences de plantation, n’hésitez pas à contacter la personne en charge du bocage à EPAGA.