Afin de lutter efficacement contre les inondations récurrentes de l’Aulne, plusieurs solutions ont été étudiées, tant au niveau local (solution type barrage à clapets mobiles type Guily-Glaz) qu’au niveau global, c’est-à-dire à l’échelle du bassin versant. La solution retenue dans le cadre du PAPI consiste à installer des ouvrages spécifiques sur l’amont du bassin afin de ralentir et diminuer les effets de la crue avant qu’ils ne se fassent ressentir sur les communes aval victimes des inondations. On parle alors de ralentissement dynamique.

Pourquoi parler de ralentissement dynamique ?

 

Le principe du ralentissement dynamique des crues consiste à retenir une partie des eaux de crue sur le bassin versant en amont des secteurs inondables sensibles. Cela revient à accentuer le phénomène naturel dit de « laminage de la crue » : lorsque le cours d’eau déborde par-dessus ses berges, les écoulements sont alors ralentis du fait des obstacles et frottements en lit majeur (topographie, végétation, ouvrages anthropiques). L’atténuation du pic de crue et son étalement dans le temps (on parle aussi parfois d’ « écrêtement du pic de crue ») a pour principal effet de diminuer les hauteurs d’eau maximales en aval par rapport à une crue non ralentie.

Plusieurs types d’ouvrages sont envisageables pour mettre en œuvre une stratégie de ralentissement dynamique à l’échelle d’un bassin versant, selon les contraintes locales (topographie, occupation des sols, caractéristiques environnementales) et la période de retour de la crue cible (fréquence et intensité) :

  • Haies disposées perpendiculairement au sens de la pente et autres aménagements de versants permettant de diminuer la concentration des ruissellements lors des fortes pluies ;
  • Aménagements des dimensions et de la géométrie du lit de la rivière et de ses berges ;
  • Aménagements hydrauliques, sur le versant (bassins d’orage) ou en fond de vallée (retenues sèches avec pertuis fixe ou mobile) ; zones de stockage des débordements de part et d’autre de la rivière délimitées par des digues (casiers latéraux).

Les « retenues sèches »

 

Un aménagement de type « retenue sèche », encore appelé « ouvrage écrêteur de crue » ou « ouvrage de ralentissement dynamique des crues », consiste en un talus installé dans le lit de la rivière, perpendiculairement au sens d’écoulement, dans des secteurs sans enjeux (sauf enjeux agricoles ou forestiers) où les crues débordent déjà naturellement et fréquemment.

L’ouverture de sortie (pertuis) est dimensionnée afin de laisser s’écouler sans obstacle le débit “normal” de la rivière et celui des faibles crues. On dit alors que l’ouvrage est « transparent », la retenue est « sèche » car il n’y a pas d’impact hydraulique sur les écoulements ni d’accentuation des débordements naturels lors des faibles crues. La présence de ces ouvrages ne modifie donc pas le caractère naturellement inondable des vallées où ils sont implantés.

Lorsque la crue est plus importante, le plus souvent à partir d’une période de retour de l’ordre de 10 ans ou plus, une partie des écoulements est bloquée par l’ouvrage et stockée temporairement. La présence de l’ouvrage a pour effet d’augmenter temporairement les hauteurs d’eau dans la cuvette de rétention amont par rapport aux hauteurs dues aux débordements naturels. Une fois que le maximum de la crue est passé, le volume stocké retourne progressivement à la rivière.

Pour le bassin versant de l’Aulne, les études menées jusqu’ici ont montré que la mise en place d’ouvrages de type « retenue sèche » sur l’amont du bassin est la solution la plus efficace permettant de réduire considérablement les impacts des crues, en particulier sur les communes en aval. Sur la base de ces études (Stucky 2012-2014), le PAPI prévoit la mise en œuvre de 3 ouvrages de ralentissement dynamique de ce type sur le bassin.

Actuellement, les études sont en cours pour vérifier la faisabilité de ces ouvrages aussi bien d’un point de vu hydraulique mais aussi environnemental.

Vidéo: la prévention des inondations de l'Aulne