Qu’est-ce que c’est ?

 

Les espèces invasives sont des organismes vivants d’origine exotique que l’homme a introduites pour différentes raisons (accidents, intérêt commercial, valeur ornementale, ….).

Elles constituent l’un des problèmes les plus préoccupants du 21ème siècle, quasi-irréversible à l’échelle humaine et en phase d’accélération.

Une espèce exotique est considérée comme invasive si :

  • Elle a un développement rapide et empêche les autres espèces de se développer
  • Elle n’a pas ou peu de prédateurs connus dans les régions infestées
  • Elle est très résistante ou se multiplie très rapidement
  • Elle colonise les milieux perturbés par l’homme où les autres espèces sont déjà affaiblies

Toutes les espèces exotiques ne sont pas invasives: les chercheurs considèrent que 10 % des espèces importées sont capables de s’adapter à leurs nouvelles conditions de vie. Et seulement 10 % de ces espèces prendront un caractère invasif.

Ainsi, sur 100 espèces importées, une seule deviendra potentiellement invasive.

Attention, en France, certaines espèces indigènes recouvrent de vastes surfaces comme le roseau ou la ronce. Elles ne sont pas pour autant invasives car leur présence est favorable à la biodiversité locale et leur abondance varie en fonction des cycles biologiques.

Quels problèmes posent-elles ?

 

En se développant très rapidement, les espèces invasives engendrent d’importantes nuisances souvent méconnues. Elles ont des impacts économiques, environnementaux et sanitaires majeurs.

  • Elles prennent la place des espèces indigènes qui occupent le même habitat en les privant de leurs ressources. Par exemple, une plante invasive comme la renouée ou le laurier palme va étouffer toutes les autres plantes en les privant de soleil et de nutriments. Cette colonisation est parfois si importante que certaines espèces, comme le campagnol amphibie, sont menacées de disparition car leurs cousins exotiques (ragondins et rats musqués) les remplacent petit à petit. Selon l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), elles sont la troisième cause du déclin de la biodiversité à travers le monde et sont impliquées dans la moitié des extinctions connues.

Sous-bois étouffé par le rhododendron, domaine de Trévarez, Sylvestre Boichard, EPAGA

  • Elles transmettent des maladies exotiques aux autres êtres vivants dont l’homme. Par exemple, le ragondin est porteur de la leptospirose, une bactérie très pathogène qui se transmet par l’eau et les écrevisses américaines portent un champignon fatal à leurs cousines européennes, l’aphanomycose.
  • Elles gênent les activités humaines et coûtent cher. Par exemple, le laurier palme et le rhododendron pontique, en étouffant les jeunes arbres, sont une menace directe à la production forestière. Le ragondin mine les berges et occasionne plusieurs dizaines de milliers d’euros de dégâts chaque année sur l’Aulne canalisée. La crépidule envase les zones autrefois riches en Coquilles Saint Jacques et Pétoncles. La corbicule, un autre coquillage invasif, colonise très rapidement les réseaux d’eau. Elle a entrainé ces dernières années de couteuses opérations de débouchage des circuits de refroidissement des centrales nucléaires.
  • Mais surtout, elles dérèglent durablement les écosystèmes. En effet, la plupart des espèces invasives n’ont pas de prédateurs dans nos contrées. Ainsi, lorsqu’elles remplacent une espèce locale, c’est parfois toute une chaîne alimentaire qui disparaît. Les scientifiques estiment ainsi que la corbicule est une des causes du déclin de nombreuses espèces dans les cours d’eau où elle apparaît.
  • Et enfin, dans certains cas extrêmes, elles modifient même le paysage. La Jussie est par exemple capable de recouvrir complètement un étang en quelques mois. En deux à trois ans, il disparaît, totalement bouché.

Ainsi, les espèces invasives posent aujourd’hui de multiples et préoccupants problèmes. Quelques mesures simples permettraient pourtant de limiter leurs impacts.

Pour en savoir plus

 

A l’échelle française, un centre de ressources très complet a été créé par l’Office Français de la Biodiversité et l’IUCN.

Plusieurs études et outils de communication ont été réalisés sur les espèces invasives sur le territoire du bassin de l’Aulne.

En voici quelques-uns :